Les élections du Président de la République Française approchent à grands pas. Petit à petit les candidats se déclarent, sont élus par leurs partis ou lors de primaires.
Je noterai sur ce blog les diverses déclarations ou engagements des candidats à propos d’un sujet qui me tient à cœur : les langues régionales. Chacun pourra se faire alors, au terme de la campagne, un bon avis sur les intentions des candidats envers les langues régionales.
Et je ne commenterai pas, parce que « article nòu, cadun fa cen que vòu »…
Je commence la série par le Parti de Gauche, qui a adopté il y a quelques jours une motion à ce sujet :
À propos des langues régionales et minoritaires.
Le Parti de Gauche est parfois interpellé sur la question des langues régionales et/ou minoritaires et leur enseignement. Nous voulons, avec cet argumentaire, affirmer et préciser notre position de principe sur ce thème.
La France s’est dotée, depuis les années cinquante, d’un cadre législatif protecteur pour les langues régionales.
L’apprentissage des langues régionales et minoritaires est possible dans l’enseignement public : basque, breton, catalan, occitan, corse, tahitien, ainsi que 4 langues mélanésiennes. Les langues régionales et minoritaires sont prises en compte pour l’obtention du bac.
Rien donc n’empêche dans les textes la pratique des langues régionales pour celles et ceux qui le souhaitent.
Ce débat a lieu dans un contexte général d’offensive libérale.
En particulier, la réforme des collectivités territoriales constitue l’un des dispositifs de ce projet de concentrations imposées, renforçant la concurrence et les inégalités entre les territoires et nourrissant les inégalités sociales. De plus, la question d’un acte III de la décentralisation est aujourd’hui ouverte dans le débat public. Cette contre-réforme et ces projets ne font qu’obéir aux directives européennes qui visent à transformer la France en une juxtaposition de provinces et de grandes métropoles en compétition les unes avec les autres dans le cadre du grand marché transnational de la concurrence libre et non faussée.
La droite mène cette offensive libérale, elle qui orchestre la grande braderie du service public de l’éducation nationale : suppressions de postes, marchandisation et mise en concurrence avec l’enseignement privé qui se voit accorder toujours plus de privilèges. Ainsi s’organise l’accès aux savoirs sous conditions de fortune, qui renforce les inégalités sociales devant l’accès au droit à l’éducation.
Les arguments qui sont avancés pour aller encore plus loin dans l’enseignement public des langues régionales ne sont pas recevables pour nous.
L’antagonisme entre les principes républicains et la prise en compte d’un patrimoine culturel et linguistique, avancé par certains, est factice : parce que nous sommes toutes et tous différents, tout en étant avant tout des semblables, nous avons besoin d’égalité. Revendiquer des droits particuliers à une catégorie de la population au nom des différences, est une atteinte à l’égalité républicaine.
Dispenser un enseignement public uniquement dans la langue de son choix, y compris en immersion, au détriment de l’apprentissage de la langue commune, le français, signifierait que des groupes entiers de locuteurs ne se verraient enseigner durant toute leur scolarité qu’une langue compréhensible uniquement par une fraction de la population de notre pays. Nous réaffirmons avec vigueur notre attachement au maintien d’une langue véhiculaire commune permettant à tous les citoyens de se comprendre. Le français doit être la langue de référence unique dans l’ensemble du service public d’éducation.
C’est aussi une erreur de faire des langues régionales une catégorie à part par rapport aux autres langues : par exemple les langues mortes et les autres langues étrangères dans leur diversité.
Nos principes et propositions :
- Le PG réaffirme son attachement aux principes républicains qui sont évidemment compatibles avec la valorisation de tout patrimoine culturel.
- Le PG s’oppose au projet libéral de l’Europe des régions qui vise à la mise en concurrence des territoires et affaiblir le rôle régulateur des états. Pour le PG, l’Etat devrait d’ailleurs être un rempart contre la dérégulation néolibérale qui détruit les solidarités et les services publics.
- Le PG rappelle son attachement à l’attribution exclusive des fonds publics à l’enseignement public.
- Le PG réaffirme son attachement à l’apprentissage par toutes et tous de la langue française dès le plus jeune âge comme garantie de la cohésion nationale et s’oppose à l’institution de droits particuliers pour des groupes particuliers. Nous réaffirmons l’unité et l’indivisibilité de la République par la préservation d’un langage commun.
- Le PG n’est pas pour la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires car elle impose d’introduire des droits particuliers pour une catégorie de citoyens.
- Le PG est favorable à l’enseignement des langues minoritaires de manière optionnelle dans le cadre du service public d’éducation.
- Le PG réaffirme que le français est la langue administrative et la langue véhiculaire commune.
Octobre 2011
Parti de Gauche
Langues minoritaires: si le jacobinisme a des défauts, le fédéralisme aussi. Les deux ne sont pas à sens unique!
Contrairement à Mélenchon je trouve que le fait que la république connaît les langues régionales au même titre que le français est une évolution. Je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire que la France ratifie la Charte des langues régionales qui certes ne mènerait pas forcément à des tensions fascisantes comme connaît la Belgique mais je pense qu’on puisse faire en sorte d’une meilleure évolution des langues régionales. Autant une partie de l’extrême droite menace les langues régionales, autant une autre partie fait exactement la même chose envers la langue commune de la république. Moi aussi je peux parler en céfranc pour que le vieux alcoolo à moitié sourd ne puisse pas comprendre quand il parle sa langue régional. Moi aussi je peux afficher mes croyances avec des signes ostentatoires. Si le jacobinisme n’est pas parfait le fédéralisme non plus. Mélenchon de part son vécu sait de quoi il parle et certains autonomistes extrême-gauchistes (ceux qui approuvent le terrorisme et n’aiment pas quand les gens parlent français) au lieu de donner des leçons devraient en prendre de la graine et comprendre qu’ils ne sont pas les seuls sur sur la planète. Les bons côtés du fédéralisme doivent s’additionner aux bons côtés du jacobinisme sinon il peut y avoir des tensions totalitaires. Mélenchon même si je ne roule pas pour lui a néanmoins le courage d’aborder ce sujet important en tant que républicain de gauche aux idées révolutionnaires bien avant qu’il se désigne candidat aux présidentielles où il peut très bien revenir sur ce sujet. Comme vous le savez je soutiens François Hollande mais celui-ci peut très bien reprendre à son compte ce sujet important.
Ces autonomistes d’extrême gauche qui mettent Mélenchon dans le même panier que Marine Le Pen devraient balayer devant leur porte. Ce que j’appellerai des rouge-brun car ils ne condamnent pas le terrorisme (ne pas confondre avec l’activisme et saccage le terrorisme c’est quand il y a des crimes et qu’importe de quel bord qu’il soit c’est un fascisme que je combats et condamne) et ne savent pas parler français en dehors de leur langue régionale. Ces gens-là oublient peut-être aussi que le monarchiste antisémite Maurras était fédéraliste. C’est une minorité d’extrémistes qui me fait penser à des intégristes religieux que ça soit les gens du Pir ou les cathos réacs du Club de l’Horloge. Ces gens-là sont dans la même optique. De plus RPS (Régions et Peuples Solidaires) ne réunit pas toutes les régions françaises d’où leur manque de crédibilité. Le fédéralisme aura un peu plus de crédibilité quand il réunira au même niveau toutes les régions françaises quelque soit leur histoire sinon il y aura encore plus d’europhobie que je contribue le mieux possible.
Pas étonnant que l’extrême droite néo-nazi du Bloc Identitaire qui sont par le reconnaissance des langues régionales au même titre que ces autonomistes d’extrême gauche malgré les divergences d’idées opposées hésite à soutenir Bayrou celui qui vante « le pays réel ». A vomir! Ils ne peuvent pas soutenir Joly car ils sont profondément racistes envers les musulmans même si dans ce parti sur ces sujets-là la laïcité et le fédéralisme, une partie parmi les tenors d’EELV ne sont pas clairs et caressent dans le sens du poil les fascistes et/ou intégristes qui se disent de gauche alors qu’ils véhiculent des thèses d’extrême droite. En disant tout ça je pense que beaucoup d’écolos de gauche vont se tourner vers Mélenchon. C’est un choix raisonnable! Je ne roule pas pour lui, j’ai été assez dur parfois mais il a bien compris qu’il était parfois excessif avec certaines formules je ne peux que lui souhaiter bonne chance. Tant qu’à moi je reste fidèle en soutenant François Hollande qui je pense peut aller sur cette thématique aussi bien que son ancien camarade et concurrent de gauche.
Le Parti de Gauche a là une position sur les langues de France lamentable, heureusement elle date maintenant en espérant qu’il y a eu une évolution ! En effet par ex comment oser dire: « Dispenser un enseignement public uniquement dans la langue de son choix… » Dans tous les projets sérieux de bilinguisme et surtout dans l’enseignement public bilingue existant déjà cet enseignement se pratique dans les deux langues régionale et française. Ce n’est pas honnête de présenter le bilinguisme comme s’il s’agissait de monolinguisme, c’est l’enseignement en français qui est monolingue ! Enfin si l’on parle d’égalité, les langues aussi ont droit à l’égalité, car ce sont des citoyens-e-s qui les parlent et les langues jusqu’à preuve du contraire sont fondamentalement publiques, une langue n’a pas un caractère privé tout le reste n’est qu’une hypocrite interprétation politique. Voilà j’espère encore qu’il y a assez d’intelligence au PdG pour comprendre l’absurdité de cette discrimination.